Le Hamas assure qu'il ne reconnaîtra jamais l'Etat d'Israel

Publié le par actu-moyenorient.over-blog.com

 

Cette déclaration du chef du Hamas, Ismael Haniyeh, a eu lieu lors de la célébration du 23ème anniversaire de l'organisation devant une foule de partisans.

Haniyeh a ainsi proclamé qu'il ne reconnaîtrait jamais l'Etat hébreux, pour ceux qui en doutaient encore...

 

Avant d'analyser les conséquences de cette déclaration, il est nécessaire de rappeler quelques faits: le Hamas règne dans toute la bande de Gaza et y est ainsi le représentant des palestiniens alors que l'autorité palestinienne de Cisjordanie est représentée par le Fatah de Mahmoud Abbas.

Il y a donc une dualité de légitimité qui s'exerce entre les deux factions palestiniennes, qui tentent chacune d'obtenir le monopole du pouvoir de représentation des palestiniens.

Au niveau des négociations internationales, cela induit que ceux qui ne souhaitent pas entamer de pourparlers avec l'organisation terroriste, se tournent vers le Fata'h qui constitue un interlocuteur plus recommandable (bien que corrompu et dissimulateur d'intentions).

Le problème est donc le suivant: certains considèrent que le fait de nier la voix du Hamas dans les accords de paix en cours équivaudrait à nier sa légitimité issue de son élection et donc à nier les palestiniens qui l'ont élu majoritairement.

 

Cet argument, tout à fait recevable, pose ainsi un problème plus général sur la notion de démocratie: en effet, dans les démocraties occidentales contemporaines, on ne se pose pas la question de la légitimité de nos représentants puisqu'ils la tirent de leur élection. A cet égard, l'élection du Hamas est ainsi légale et ce dernier devrait donc être à même de représenter son peuple au niveau national ET international. Il devrait donc être un acteur actif dans le déroulement du processus de paix... et pourtant, le constat est différent: sa voix est muselée et remplacée par celle du Fatah que NOUS, démocraties occidentales, jugeons plus appropriée.

 

Malheureusement, cette politique de l'ignorance, loin d'aider au processus de paix, le paralyse complètement et accroît considérablement l'influence du Hamas qui peut manipuler la population en lui invoquant que l'Occident bafoue les droits des palestiniens en ignorant leur vote.

 

 

On retrouve ainsi la logique perverse du boomerang: on ignore le Hamas car il est dangereux mais on augmente son influence du même coup, tout en accentuant la haine contre l'Occident.

La déclaration d'Haniyeh va ainsi dans ce sens puisqu'il instrumentalise la haine à son encontre en multipliant les provocations: selon lui, la non reconnaissance d'lsrael engendre le fait qu'il ne sera jamais inclu dans le processus de paix, ce qu'il souhaite par dessus tout car il sait très bien que son influence en serait réduite s'il s'avérait qu'il devait y participer.

Le but est donc de renverser cette tendance qui n'est profitable qu'à l'ennemi.

 

Néanmois, ce raisonnement ne signifie pas qu'il faille encourager les négociations avec une organisation terroriste qui refuse de reconnaître l'Etat hébreu, mais de parvenir à minimiser son influence en l'incluant même de manière théorique dans les négociations pour satisfaire son électorat.

 

Autrement dit, la stagnation du processus de paix, résultat de la dualité de légitimité, doit être surmontée par la prise en compte de ces deux voix, celle du Hamas devant bien sûr être dérisoire, afin de réduire son influence.

 

 

MB

 


 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article