Israël: l'après Gilad, Eyal et Naftali

Israël tout entier est en deuil depuis hier, ce sombre lundi 30 juin, où les corps des trois adolescents israéliens kidnappés près de 3 semaines auparavant ont été retrouvés gisant sur un terrain vague près de Hébron en Cisjordanie.

Gilad Shaar, Naftali Frankel et Eyal Yifrach, trois noms qui résonnent dans nos têtes, trois visages gravés dans nos mémoires, trois vies perdues, trois familles détruites. Voilà le constat au lendemain de ce drame.

Et pourquoi ? Ne peut-on s’empêcher de penser. Comme si une telle barbarie pouvait être rationnellement analysée. Comme si une justification censée à de tels actes existait et avait lieu d'être.

Ce besoin de justifier l’horreur nous envahit après la peine car celle-ci laisse place à l’indignation, l’incompréhension voire à la haine face à l'ignominie.

Cette même haine qui a conduit à leur perte. La haine de l’autre, qui anime le terrorisme aveugle qui a poussé les auteurs de ce crime à enlever puis tuer ces enfants de sang froid.

Ce sentiment extrême conduirait quiconque à préconiser une vengeance immédiate, et pourtant…celle-ci ne servirait qu’à alimenter un cercle pervers de violence et conduirait à déplorer la mort d’autres individus, eux aussi innocents.

Alors quelles actions pourraient être prises par Israël après cette tragédie ?

Les possibilités sont limitées : les frappes ciblées sur les infrastructures terroristes de Gaza se poursuivent en réponse aux tirs de roquettes sur le sud du pays (plus de 50 depuis l'enlèvement le 12 juin) et ne cesseront pas tant que les villes de Sderot ou Ashkelon n'auront retrouvé le calme. Cependant, ces frappes ne sont pas directement liées aux meurtres des trois adolescents puisqu'elles ont lieu de manière sporadique lorsque la fréquence des tirs s’intensifie depuis Gaza.

L’autre hypothèse serait donc une intervention militaire terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza afin de porter un coup fatal au Hamas qui dirige l’enclave palestinienne. Mais une telle opération, aussi justifiable soit-elle, pourrait avoir des conséquences inverses à l’effet escompté et provoquer un chaos total, laissant le champ libre aux éléments les plus radicaux comme le Djihad islamique, déjà très populaire au sein de la population gazaouie d’après les derniers sondages.

La dernière carte que pourrait jouer Israël consisterait à concentrer tous les efforts sur la recherche des deux principaux suspects de l’enlèvement, tous deux membres du Hamas, en étroite collaboration avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas afin de faire pression sur lui pour qu’il revienne sur l’accord de réconciliation Fatah-Hamas. Compte tenu des finances catastrophiques de l’organisation islamiste, cette exclusion pourrait conduire à son isolement.

Quelle que soit la décision prise par le gouvernement Netanyahou pour répondre à ce crime terroriste, il existe sans aucun doute un avant et après Eyal, Gilad et Naftali dans l'Histoire d'Israël.

"ll est facile de briser et détruire. Les héros sont ceux qui font la paix et construisent". Nelson Mandela

MB