Syrie : Bachar al-Assad formalise son soutien armé au Hezbollah

Publié le par actu-moyenorient.over-blog.com

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Alors que la Syrie se trouve embourbée dans un chaos apocalyptique depuis deux ans déjà, le pire semble encore à venir. Les alertes multiples de l’Occident, la ligne rouge décrétée par Obama et les frappes israéliennes sur la Syrie n’ont eu aucun impact sur la volonté du président Assad de sauver la dynastie Alaouite. Sa position ne faiblit pas, bien au contraire, puisqu’il vient d’annoncer une collaboration renforcée avec le Hezbollah.


Cette stratégie de la dernière chance est censée illustrer la détermination d’Assad et surtout montrer aux Américains et aux Israéliens qu’il reste le seul maitre du destin Syrien. Qu’il s’agisse d’un coup de poker pour masquer son isolement ou non, les faits et gestes d’Assad sont scrutés au millimètre et sont susceptibles de bouleverser l’équilibre déjà très fragile de la région.


Ce rapprochement avec le Hezbollah a d’ailleurs été annoncé par Assad lui-même lors d’une interview à un journal libanais. Il a déclaré que la Syrie était devenue un Etat de Résistance similaire à celui créé par le Hezbollah au Liban. Pour ajouter ensuite : « C’est pourquoi nous avons décidé de tout leur donner ». En d’autres termes, cela se traduit par la mise à disposition d’armes stratégiques pour le mouvement chiite libanais, notamment des missiles longue portée et peut-être même des armes chimiques.


En réponse, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a salué la décision de Bachar al-Assad et a insisté sur le dévouement de la Syrie à la cause palestinienne : « Aucun régime n’a offert autant à la cause palestinienne que la Syrie ». Nasrallah s’est également dit prêt à recevoir toutes sortes d’armes, y compris celles capables de bouleverser l’équilibre régional.


L’objectif commun d’Assad et du Hezbollah est donc clair : il s’agit bien de s’unir contre Israël afin de maximiser leurs chances en cas de conflit direct avec l’Etat hébreu. On peut ainsi légitimement se demander si Israël est vraiment menacé mais la question reste en suspend. En effet, les frappes ciblées israéliennes en Syrie ont démontré la dextérité d’Israël et son habilité à répondre aux menaces alaouites. Néanmoins, l’influence du Hezbollah au Liban et le support iranien derrière pourrait amener à un soulèvement plus général de la population arabe dans la bande de Gaza voire en Cisjordanie. Ce scénario catastrophe serait difficile à gérer pour Israël puisque les menaces interviendraient sur tous les fronts.

Quoi qu’il en soit, l’obstination d’Assad et l’alliance armée avec le Hezbollah ne laissent rien présager de bon. La poudrière du Moyen-Orient et la fragilité des équilibres confessionnels régionaux risqueraient d’être complètement transformés à l’issue de la crise syrienne. Le principal acteur visé est évidemment Israël, et plus largement les Etats-Unis.

 


MB

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